[Actualité
de l'histoire sociale]
Bibliothèque
du Comité d'Établissement Renault Le Mans :
46 adhérents assignés devant le Tribunal de Grande Instance du Mans le 20 avril Le
14 décembre, en 3 heures et sous contrôle d¹huissier,
des adhérents de la bibliothèque du Comité d'Établissement
de Renault le Mans empruntaient 11486 livres afin d¹empêcher
le bradage des collections, prévues à partir du début
janvier.
Ainsi, afin d¹imposer par la force la fermeture définitive de la bibliothèque, des élus syndicaux poursuivent devant un tribunal des dizaines de salariés qu¹ils sont supposés représenter. Et ce sont les adhérents qui, dans leur engagement pour sauvegarder une bibliothèque de 28000 ouvrages et faire respecter la Charte pour la lecture dans l¹entreprise cosignée en 1992 par les syndicats CFDT-CFTC-CGC-CGT-FO et l¹association des bibliothécaires français, sont poursuivis devant la justice [retour à la page Actualité de l'histoire sociale]
Elle
serait aujourd'hui condamnée : Le fondement de cette décision ne peut être tenu pour économique : le budget du comité d'établissement a augmenté de 6,37% entre 2002 et 2004. Le
motif invoqué est la faible fréquentation de la bibliothèque. Cette décision s'inscrit en totale contradiction avec la "Charte pour le développement de la lecture dans l'entreprise" cosignée en 1992 avec l'Association des Bibliothécaires Français par cinq confédérations : CGC, CGT, CFDT, CFTC et FO. Une pétition locale pour le maintien de la bibliothèque, qui a réuni plus de 2300 signatures - dont un tiers des salariés de Renault le Mans -, de multiples démarches de la CGT Renault et de l'Association des Bibliothécaires Français, tant vers le comité d'établissement que vers les confédérations, la Direction du Livre etc. n'ont jusqu'alors amené aucune reconsidération de la décision. Ainsi, afin de tenter d'enrayer la liquidation programmée de la bibliothèque, les adhérents ont, le 14 décembre au matin, emprunté quelque 11 500 livres sous contrôle d'huissier, le nombre d'ouvrages empruntables par adhérent n'étant pas limité. Ce
qui est en jeu est une politique de gestion des comités d'entreprises
: dans l'actuelle option mancelle, un C.E. n'aurait désormais plus
vocation à entretenir des structures permanentes mais devrait s'en
tenir à un rôle de prestataire de services distribuant des
bons d'achat et des chèques vacances. Un C.E. devrait, en fait,
se limiter à la redistribution de la subvention du C.E. aux salariés
proportionellement à leur salaire. Une bibliothèque collective, l'accès direct au livre pour les salariés et leur famille, un outil central d'éducation populaire,le livre, le rôle aujourd'hui crucial de telles bibliothèques pour la survie de petits et moyens éditeurs, une mémoire sociale n'existeraient pas : le prix de vente dérisoire du fonds et l'absence d'alternative proposée au démembrement ne le démontrent hélas que trop. Alors que la bibliothèque a de fait fermé ses portes le 31 décembre et que les élus majoritaires au C.E. poursuivent désormais 46 lecteurs devant le tribunal de Grande Instance, ce qui est en jeu est l'acceptation, ou le refus, d'une telle destruction délibérée et de ses implications concrètes mais aussi symboliques. C'est pourquoi nous avons besoin de votre intervention. Votre signature du texte de soutien -ci-dessous- , la diffusion de ces informations, votre présence devant le palais de justice du Mans le 20 avril au matin pourraient s'avérer vitales pour la sauvegarde de cette bibliothèque et, on peut le craindre, pour d'autres bibliothèques de C.E. demain.
Pour l'Association pour le maintien et le développement de la bibliothèque du CE Renault le Mans. Gérard Gourmel [retour à la page Actualité de l'histoire sociale]
Données
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