Une nouvelle rubrique
dans Histoire et Sociétés numéro 20
:
HISTOIRE SOCIALE,
RECHERCHE ET ENGAGEMENTS
Dans sa conférence à
l'Université de tous les savoirs , Geoffrey Crossick situe
l'histoire sociale dans une tradition intellectuelle et politique
de longue durée, ouverte par Michelet, Guizot ou Macaulay
, puis investie et orientée par Lucien Febvre et Marc Bloch
. Crossick identifie quatre aspects majeurs de cette histoire :
- l'engagement aux côtés des gens que les historiens
avaient jusqu'alors négligés : ouvriers, femmes, minorités
ou pauvres ;
- l'étude des aspects de la vie de ces gens longtemps négligés
: la famille, l'enfance, le travail, les loisirs, la criminalité,
plus généralement la vie quotidienne ;
- l'analyse commune des structures des sociétés passées,
mais suivant des modalités différentes en France -
où l'attention est portée aux groupes sociaux, à
leur composition, aux structures plutôt qu'aux expériences
individuelles - et en Angleterre - où la " classe "
est considérée comme " partie prenante de sa
propre formation ", avec une attention plus grande aux relations,
aux actions, aux expériences, à la conscience, aux
cultures ;
- enfin, la conception d'une histoire sociale comme projet d'histoire
de la société, comme projet d'histoire totale.
Dans cette conférence, Crossick définit l'histoire
sociale, en somme, comme un projet engagé, et engagé
dans une double dimension :
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