BULLETIN
DU GROUPE D'HISTOIRE SOCIALE
N°2
GHS, association régie par la loi de 1901, Avril 2003
Voici enfin le second numéro du Bulletin du Groupe
d'Histoire Sociale (le premier numéro datait de janvier
2003). Ce Bulletin est conçu pour annoncer les activités
et initiatives du GHS mais il doit aussi devenir un lieu de débats,
en particulier en prolongeant les réunions et journées
d'études organisées par le GHS et en donnant une suite
aux dossiers et articles publiés dans Histoire et Sociétés.
Nous souhaitons y associer tous les membres de l'association.
"Les
journées d'étude du Groupe d'histoire sociale"
" L'histoire sociale du travail
: un objet à reconstruire ? "
Le
30 janvier a eu lieu, au centre Mahler, 9 rue Mahler la réunion
de réflexion du GHS sur ce thème, avec la participation
de François Vatin, Christian Chevandier et Michel Pigenet.
Le
thème vient de loin : Antoine Prost n'écrivait-il
pas, déjà en 1992, que l'histoire sociale " est
une construction historique ; elle a eu un commencement et il se
peut qu'elle ait une fin ". C'est sur cette citation que l'historien
britannique Geoffrey Crossick, professeur à l'Université
d'Essex, concluait, le 24 avril 2000, sa conférence sur "
Qu'est-ce que l'histoire sociale ? ", devant le public de l'Université
de tous les savoirs. Cette conférence en forme de bilan propose
le constat selon lequel il a existé " un projet d'histoire
sociale " qui liait ensemble " une myriade de sous-disciplines
" spécialisées : ce projet disparu, la discipline
s'est fragmentée (Université de tous les savoirs,
L'Histoire, la Sociologie et l'Anthropologie, vol. 2, Odile Jacob
Poche, 2002.
C'est
dans ce contexte que s'inscrit l'organisation de ce débat,
autour de la question de la " reconstruction " de l'histoire
sociale. Le GHS a été formé pour favoriser
les échanges entre chercheurs de diverses disciplines et
de différents pays, pour lutter contre l'émiettement
et la perte de " lisibilité " de l'histoire sociale
dans le champ disciplinaire actuel.
L'étape suivante pourrait être le développement
d'une discussion dans le cadre de ce Bulletin, par exemple à
partir des propositions émises ci-dessus : membre ou pas
du GHS, tous vous êtes invités à vous saisir
de la question, étudiants, enseignants, chercheurs de toutes
disciplines.
Adressez vos contributions, aussi brèves que possibles (1000
à 1500 signes), par message internet au GHS.
"
Histoire, société et sciences sociales "
La conférence
" Histoire, société et sciences sociales "
organisée par le GHS à l'université de Florence
(annoncée dans H&S n° 5, p. 89), avec des
interventions de M. Verga, A. M. Banti et P. Giovannini, fera l'objet
d'un compte-rendu dans un prochain Bulletin.
" Les futures journées
d'études "
"
Enseigner l'histoire sociale dans le Secondaire "
Le GHS envisage
d'organiser à l'automne, lors des journées de l'histoire
de Blois, en partenariat avec le Syndicat National de l'Enseignement
Secondaire (SNES-FSU), une journée d'études sur ce
thème. Des collaborations européennes sont prévues.
Les collègues qui souhaitent apporter leur contribution,
communications, posters, articles, peuvent se faire connaître
: J.-F. Wagniart, wagniart@club-internet.fr.
" Politiques sociales
en perspective transatlantique
États-Unis/Europe (XXème siècle) "
Cette
journée d'études, programmée pour mars 2004
par l'Université d'Arras en collaboration avec Histoire &
Sociétés, vise à ouvrir la voie à une
analyse dynamique de la genèse, de la nature et du fonctionnement
des politiques sociales.
La réflexion s'organisera autour de trois temps : les "
laboratoires sociaux " du début du siècle où
se forge une réflexion théorique et pratique autour
de l'assistance et de l'assurance sociale ; l'institutionnalisation
des politiques sociales lors de la constitution d'un État-Providence
en Europe et aux États-Unis des années 1930 aux années
1960 et enfin la crise intellectuelle, fiscale, sociale et politique,
débutant dans les années 1970 et annonçant
la refonte ou le démantèlement des politiques sociales.
Les propositions de communication sont à envoyer sous la
forme d'un résumé d'une page à Romain Huret,Romain.Huret@wanadoo.fr
et Stéphane Sirot, stephsirot@yahoo.fr.
"
Enseignants dans le Secondaire"
Le GHS est co-organisateur
de conférences, les " Rendez-vous Hatier ", à
destination des professeurs de l'enseignement secondaire. Prochain
" Rendez-vous ", dans le cadre du Cycle Guerre et image,
mercredi 8 octobre 2003. Paris (lieu à préciser) :
"Des guerres sans nom, mais pas sans images. Pour une comparaison
des guerres d'Algérie et du Vietnam", Intervenants :
Raphaëlle Branche, Benjamin Storra.
"
Centenaire du Ministère du Travail et de la Prévoyance
sociale "
Le 21 avril
a eu lieu la seconde séance du séminaire du Groupe
d'études Centenaire du Ministère du Travail ( 1906-2006
) auquel sont partie prenantes le Musée Social, le Centre
des Archives du Monde du Travail (Roubaix), le Centre d'histoire
du XXe siècle (Paris I), l'Institut régional du Travail
d'Aix-en-Provence, l'IDHE (Paris X), ainsi que le GHS.
La prochaine réunion, le 4 juin, au Musée social,
à 17 h, concernera " les sciences du travail ".
Pour participer à ce programme de recherches, contacter le
GHS (J. Martin, Michalletmartin@aol.com).
" Edition en partenariat"
Frémeaux
& Associés (20 rue Robert Giraudineau, F 94300, Vincennes)
édite, en partenariat avec Histoire & Sociétés,
les conférences de l'Université de tous les savoirs
consacrées à l'histoire : six CD audio regroupant
les conférences prononcées par A. Corbin, G. Crossick,
A. Laroui, P. Ory, M. Perrot, A. Schnapp.
" Histoire et Sociétés,
revue européenne d'histoire sociale ", n° 6,
mai 2003
Dossier
: " Pour une histoire des États sociaux "
Annoncée
depuis le début des années 1980, la crise de l'État-providence
n'a pas entraîné la disparition des États sociaux.
Cela tient peut-être à l'hypothèse forte suggérée
par Cécile Lefebvre évoquant l'évolution des
États socialistes : l'État social n'est-il pas finalement
une des formes modernes de légitimation communes aux États
du XXe siècle ? Cela tient aussi à la résistance
de systèmes de protection sociale qui ont fait l'objet de
conflits, mais aussi de compromis politiques aujourd'hui en question.
Comme le montre Christoph Conrad, loin des analyses par trop théoriques
dominant en sciences sociales, c'est une approche bien plus ténue,
mais dynamique, qui s'exprime dans ce dossier.
Vincent
Viet interroge les processus socio-historiques par lesquels, au
tournant du XXe siècle, et à partir de situations
sociales et politiques très différentes, l'Allemagne
et la France élaborent des systèmes de protection
qui convergent dans l'entre-deux-guerres. Noel Whiteside, comparant
les situations de l'Allemagne, de la France et de la Grande-Bretagne
sur une plus longue durée, s'attache à analyser la
protection sociale sous l'angle du fonctionnement de ses institutions,
qui incarnent des interprétations parfois très différentes
de la démocratie sociale. Stefania Bernini souligne, à
propos des politiques de l'enfance et de la famille, que l'étatisation
de la prise en charge ne remet pas en cause, mais redéfinit
les complémentarités durables entre le public et le
privé (les familles et les Églises) ou le local et
le national.
Olivier
Compagnon et Elisabetta Vezzosi, enfin, nous rappellent que cette
histoire n'est pas spécifiquement européenne. En Amérique
latine, elle connut un coup d'arrêt brutal le 11 septembre
1973; suivit une expérimentation du retrait de l'État
: plus de " traitement " de la question sociale autre
que policier. Aux États-Unis, en revanche, considérés
à tort comme un État social tardif, l'État
maternaliste - qui restreint l'accès aux droits sociaux aux
femmes exclues du marché du travail -, résiste jusqu'à
la présidence Clinton. Utilisées pour restreindre
le nombre des assistés, aux États-Unis comme en Europe,
les politiques de retour au travail confortèrent l'articulation,
souvent discutée, entre protection sociale et organisation
du travail.
"
Rubriques "
Travail
: Autour de deux fonds d'archives de femmes, par Christian Hottin.
Biographie & groupe social : Arthur Fontaine, grand commis
de la nation et ambassadeur du travail, par Isabelle Lespinet-Moret.
Image : Mariano Garate: un photographe face a l'exclusion,
par Jean-François Wagniart.
"
Appel à discussion "
Ce
Bulletin est ouvert à des contributions concernant
ce n° 6 de H&S y compris l'éditorial
de la rédaction avec l'objectif de favoriser une " vie
" des numéros après la parution. Vous trouverez,
ci-dessous, une première intervention dans ce sens. Ultérieurement,
cette phase de travail collectif pourra se développer en
ligne (quand le site de la revue existera).
Point
de vue :
"Quels
enjeux autour de l'Etat social ? "
Depuis
la création de la revue Histoire & Sociétés,
le comité de rédaction s'est attaché à
mettre en discussion les éditoriaux de chaque numéro.
Mais, pour la première fois, la discussion sur le n°6
a posé la question du statut de l'édito.
En
effet, H&S - à sa création - entendait
promouvoir une approche " engagée " de l'histoire
sociale et une démarche " militante " de ses animateurs,
au sens d'une parole collective de la rédaction. Aussi la
question du statut de l'éditorial devait-elle se poser :
doit-il et peut-il exprimer une position collective de la rédaction
?
Alors qu'on assiste à un reflux de l'intervention, voire
à la marginalisation de l'histoire et les sciences sociales
dans le champs social et politique, cette interrogation n'a rien
d'anodin. Les enjeux autour de l'Etat social ne pouvaient que susciter
une discussion animée.
Nos
amis italiens et espagnols nous ont fait remarquer qu'il était
indispensable d'intégrer dans la discussion la dimension
comparatiste. En effet, les systèmes de protection sociale
ne reposent pas partout comme en France ou en G-B sur une présence
forte de l'Etat. Encore que, pour la France, il conviendrait de
nuancer en soulignant que l'intervention directe de l'Etat résulte
d'une évolution datant des années 1970. Certains systèmes
sont en effet largement décentralisés et reposent
sur une organisation territoriale.
Un
des points abordés a porté sur le rôle de la
" nouvelle gauche " dans critique de l'Etat-providence.
En effet, si le projet d'éditorial évoquait la montée
en puissance de la critique libérale des systèmes
de protection sociale, il était muet sur une critique de
l'Etat social mise en avant pas certains mouvements issus de mai
68. Or, on ne peut ignorer l'existence de cette critique de gauche.
On ne peut faire l'économie d'une réflexion sur le
rôle des organisations politiques de gauche dans l'histoire
de l'Etat social (au-delà de la commémoration et des
mythes) et se contenter d'une dénonciation pieuse du libéralisme
Il conviendrait aussi de s'interroger sur le rôle de certains
groupes sociaux et professionnels, le corps médical, bien
entendu un de ces groupes, mais aussi les professions libérales,
les professions indépendantes ou encore les agriculteurs.
Autre
point intéressant apparu dans la discussion, le glissement
de la finalité assignée à la protection sociale.
A la création de la sécurité sociale, l'objectif
central était d'offrir au salariat une assurance contre les
accidents de la vie (accidents, maladie, vieillesse notamment).
Il s'agissait d'introduire des instruments de justice sociale en
faveur du plus grand nombre. Si cet objectif existe toujours aujourd'hui,
il est intéressant d'observer qu'il coexiste avec d'autres,
notamment la lutte contre les inégalités sociales,
entendue au sens de démocratisation de la société.
A cet égard, le fait que nombre d'entre les membres du comité
de rédaction inclue spontanément l'école dans
le dispositif de l'Etat social est très significatif. Il
faudrait s'interroger sur ces finalités (concurrentes ou
complémentaires ou exclusives ?) et sur leur construction
respective.
Jérôme
Martin
Histoire
& Sociétés
LA REVUE
Au moment où
le n° 6, sur Les Etats sociaux, est à l'impression,
il est temps de faire un bilan d'un an et demi d'existence de la
revue qui est, sinon la raison d'être au moins la principale
activité du Groupe d'histoire sociale auquel elle
appartient et qui en finance et équilibre les comptes d'exploitation.
Nous avons environ
1000 abonnés. C'est beaucoup et encore trop peu. C'est beaucoup
car rares sont les revues qui, dans le monde universitaire, atteignent
une telle diffusion. Dans ces 1000 abonnés, il y a une centaine
de Centre de documentation et d'Information d'établissements
scolaires du Secondaire. Ainsi s'esquisse la conquête d'un
lectorat nouveau : faire lire une revue comme Histoire &
Sociétés à des lycéens, par
exemple dans le cadre des Travaux personnels encadrés (TPE),
c'est préparer de futurs étudiants à l'utilisation
des revues dans le cadre de leur DEUG ou de leur Licence. Il s'agit
là d'un objectif important d'H & S qui
justifie certains choix : une maquette coûteuse, une iconographie
abondante, une bonne lisibilité en termes de composition
des dossiers et de construction des rubriques, une taille raisonnable
des articles (30 000 signes) et des dossiers ouverts à un
renouvellement des approches de l'histoire sociale.
Nous voulons
maintenant gagner d'autres lecteurs. D'abord dans les UFR d'histoire,
de sociologie, de sciences humaines en général, par
abonnement des bibliothèques mais aussi par abonnements individuels
: l'abonnement à H&S est peu coûteux
(36 Euros). Mais chacun sait que les étudiants, leurs professeurs
eux-mêmes, s'abonnent peu, sont difficiles à fidéliser
et considèrent volontiers les revues comme des instruments
interchangeables de documentation plutôt que comme des lieux
de réflexion et de travail auxquels on adhère, auprès
desquels on se sent engagé. Cela peut-il changer avec Histoire
& Sociétés ?
L'équilibre
financier d'Histoire & Sociétés
Les membres
du GHS peuvent se tourner vers leurs proches, étudiants,
collègues du Secondaire et du Supérieur, responsables
de bibliothèques et de CDI, et aussi professionnels de l'action
sociale, grand public cultivé, pour les inviter à
rejoindre les 1000 abonnés à Histoire &
Sociétés.
Il faudrait tripler le nombre d'abonnés pour atteindre un
équilibre financier durable d'H&S. Le déficit,
pour 2002, est de 13 000 Euros. Dès à présent,
nous devons donc lancer un appel à la souscription pour donner
du temps à Histoire & Sociétés afin
d'atteindre ses objectifs de diffusion.
Nous proposons à tous les abonnés à H&S,
à tous les membres du GHS, de nous aider financièrement
et de solliciter, autour d'eux, amis et collègues. Nous nous
adressons, dans cet esprit, aux membres du Conseil scientifique,
à tous les chercheurs, enseignants-chercheurs et étudiants
qui accompagnent et encouragent l'entreprise éditoriale du
Groupe d'histoire sociale depuis maintenant deux ans.
BULLETIN DE SOUSCRIPTION
Nom :
Prénom
:
Adresse postale
et e mail :
" : abonné à H&S " :
adhérent
du GHS :
Oui, je souhaite aider la revue Histoire & Sociétés
et je verse une souscription de :
" : 50 € " : 100 € " : 150 € "
:
autre montant,
précisez lequel :
merci d'envoyer vos chèques à l'ordre de Groupe
d'histoire sociale, au trésorier J. Martin, 9 rue de
Clignancourt, F 75018, Paris
(vous pouvez payer en plusieurs fois, avec plusieurs chèques,
au dos la date de retrait)
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